DA 01 aaa U L M

Calcul des efforts
Calcul des longerons

Cette section fait essentiellement appel au fascicule de M. Maurice Guerpont
" Les Ailes de l'amateur "
au livre d'H.Fékété " Les secrets de la construction des aéronefs légers"
et aux documents de RG. Desgrandschamps et L. de Goncourt disponibles sur le site du RSA
.

Aile Empennage horizontal
Empennage vertical Fuselage

Introduction

Si de nombreuses pièces peuvent être dimensionnées par comparaison avec des avions semblables,
d'autres comme les longerons d'aile sont propres à chaque modèle et même s'il est interressant d'étudier des plans de machines de configuration voisine, il peut être risqué de se contenter de recopier.
L'envergure, l'épaisseur du profil d'aile, le poids, le dessin général de l'aile et en particulier sa fixation au fuselage vont conditionner les sections de bois et le dimensionnement des ferrures et boulons à utiliser pour assurer la sécurité.
Ces calculs nécessitent de fixer le poids total de l'avion, on aura bien sûr intérêt à prendre une petite marge haute pour ne pas avoir à refaire les calculs cinquante fois !
Pour le poids de l'aile venant en "décharge" on aura plutôt intérêt à le minimiser.

Dans son fascicule M. Guerpont offre une trame simple (enfin pas toujours !!!) pour mener à bien avec des formules accessibles les calculs indispensables.

Les calculs sont effectués en tenant compte de l'utilisation de Spruce avec une valeur de résistance à la compression de 3,5 kg/mm2 et de contreplaqué d'Okoumé ayant une résistance au cisallement de 1.2 kg/mm2 avec efforts dirigés dans le sens ou perpendiculairement aux fibres des plis extérieurs ou 2.3 kg/mm2 avec les fibres dirigées à 45°.

Les unités utilisées pour les moments sont exprimées en mkg .....
2% de différence, on ne va pas en faire une maladie et laisser Newton dormir tranquille !

On peut consulter sans modération le site POU GUIDE
et en particulier la rubrique Comprendre
pour ses informations sur les bois aéronautiques et ses compléments sur le fascicule de M.Guerpont.




Ailes

Le calcul du longeron utilise la configuration demi aile articulée sur 2 appuis A et B.
avec une charge au mètre courant de 212 kg
La largeur du longeron a été choisi à 35 mm sans les âmes.


Les valeurs peuvent être visualisées sur un graphique.

D'autres efforts vont modifier les contraintes subies par le longeron.
  • Compression due aux haubans qui s'applique entre les points A et B.
  • Augmentation de la charge due aux ailerons qui s'applique entre M et I.
  • Compression due à l'entoilage qui s'applique sur toute l'envergure.

Tableau de calculs.

  • Colonne 1 : distance d'un point de calcul
  • Colonne 2 : valeur du moment fléchissant
  • Colonne 3 : valeur du moment dû aux haubans
  • Colonne 4 : moment aile + hauban
Le hauban dont l'effort de traction est calculé à -2123 kg va diminuer le moment fléchissant du longeron tout en induisant une compression de 1995 kg .
Pour une simple raison de fixation, l'articulation du hauban sur l'aile est décallée de l'axe du profil au point A, ajoutant à l'effort de compression un effort de flexion augmentant la tension de la semelle supérieure et la compression de la semelle inférieure.
La compression s'exerce donc entre A et B et non entre P et B.
Le moment dû au hauban est calculé à 183 mkg,
il est maximum en A et décroit linéairement pour devenir minimum point B.
  • Colonne 5 : valeur du moment dû à l'aileron
  • Colonne 6 : valeur retenue pour l'aileron
  • Colonne 7 : total des moments en mkg
  • Colonne 8 : transformation en mmkg pour calculs épaisseurs des semelles
Le braquage des ailerons (on ne considère que la braquage négatif : vers le bas)
va provoquer un moment de torsion s'ajoutant à ceux de l'aile.
On affecte au moment de l'aileron le même signe que celui de l'aile+hauban,
on se place ainsi dans le cas le plus défavorable.
  • Colonne 9 : hauteur restante : compressions dûes à l'entoilage et aux haubans
  • Colonne 13 : report d'épaisseur
La toile provoque une compression sur l'aile et donc le longeron. Cette compression est chiffrée à 400 kg par mètre de corde d'aile par M.Guerpont, cette valeur importante est discutée sur PouGuide. Elle est répartie également entre les 2 semelles du longeron et uniformément en envergure.
Pour le DA01 elle est donc de 200 kg par semelle.
Le hauban provoque comme vu plus haut une compression constante entre A et B,
elle est calculée à 860 kg.
Par simplification, M.Guerpond propose de partager également ces compressions entre les 2 semelles.
la colonne 13 correspond à ces charges de compression traduites en épaisseur de bois pour chaque semelle.
La colonne 9 est la différence entre la hauteur totale du longeron et la colonne 13*2.
Cette hauteur sera prise en compte pour le calcul des épaisseurs correspondant à la colonne 7.
  • Colonne 10 : coefficient de remplissage
  • Colonne 11 : épaisseurs relatives semelles comprimée et semelle tendue
  • Colonne 12 : épaisseurs vraies
  • Colonne 14 : épaisseurs semelles
Le calcul du coefficient de remplissage W prend en compte les charges de la colonne 7,
les dimensions du longeron et la résistance du spruce.
colonne 11 : W ramène à un tableau donnant les épaisseurs relatives des 2 semelles du longeron.
colonne 12 : épaisseurs vraies = colonne 11 * colonne 9
colonne 14 : épaisseurs semelles finale = colonne 12 + colonne 13

Il reste à calculer colonne 15 les surépaisseurs nécessaire pour tenir un effort à la ressource d'arrière en avant et dans le plan du profil à la vitesse maximale, au coefficient 7 et à l'angle de portance correspondant au Cz max.
Cette force est calculée à 332 kg,
l'épaisseur supplémentaire va évoluer linéairement de 0.7 au point A à 2.7 mm au point B.
Cette correction va seulement s'appliquer à la semelle tendue (semelle supérieure).

On peut au final dresser le tableau des épaisseurs des semelles de longeron.


Puis sachant qu'il ne faut pas descendre en dessous de 8 mm afin d' assurer un bon collage
et une bonne raideur en torsion, faire une proposition de construction avec des lames contre collées de 8 mm d'épaisseur.



Pour les efforts tranchants et le calcul des âmes de longeron, on dresse de la même façon le tableau des efforts .

  • Colonne 1 : distance d'un point de calcul
  • Colonne 2 : effort tranchant dû à l'aile
  • Colonne 3 : effort tranchant dû au hauban
  • Colonne 4 : effort tranchant aile + hauban
  • Colonne 5 : effort tranchant dû à l'aileron
  • Colonne 6 : valeur retenue pour l'aileron
  • Colonne 7 : total des efforts tranchants
  • Colonne 8 : He = distance entre mi-épaisseur des semelles
  • Colonne 9 : section de CTP des 2 âmes en fonction du sens des fibres
  • Colonne 10 : épaisseur de CTP des 2 âmes en fonction du sens des fibres

Pour gagner un peu de poids, on aura tout intérêt à utiliser le CTP fil à 45°
(valeur de cisaillement à 2.2 kg/mm2 contre 1.2 kg/mm2 pour le fil vertical ou horizontal).
au moins dans la partie centrale du longeron.
On Pourra utiliser du CTP 12/10 Okoumé fil à 45° ou du 2 mm fil vertical.

Empennage horizontal

De dessin classique avec volet à 50% de la corde sa structure recopie les empennages des D92, P130, Souricette.
Il sera doté d'un profil NACA 0011, la partie avant sera entièrement coffrée, et le volet entoilé.
Les calculs utilisent les formules pour une aile rectangulaire sur deux appuis en définissant 2 zones du bord marginal M au point de fixation A sur le fuselage et du point de fixation A au centre de l'empennage.
Ils tiennent compte de la largeur du longeron fixée à 15 mm


On peut ensuite tracer la courbe de l'épaisseur en fonction de l'envergure (en rouge)et proposer un mode de construction (en vert) en tenant compte qu'il ne faut pas descendre en dessous de 8 mm pour assurer un bon collage des âmes et une bonne raideur en torsion.

Le longeron de la partie mobile de l'empennage sera également réalisé avec des baguettes 15 x 8.

Pour les efforts tranchants, les calculs définissent une épaisseur de 1.63 mm de CTP Okoumé fil vertical au point le plus sollicité.
Le coffrage pourra donc être réalisé avec du CTP Okoumé de 15/10 sur toute l'envergure et doublé dans les zones les plus sollicitées.

Empennage vertical

La dérive sera réalisée en 2 parties avec un NACA 0011 modifié (pointes en triangle).
La dérive étant de forme trapézoïdale, la charge n'est plus comme pour l'aile ou l'empennage horizontal uniformément répartie Les calculs utilisent des formules différentes.
La largeur du longeron est fixée à 15 mm.


L'épaisseur maxi des longerons est de 8.1 mm.
Le longeron sera réalisé avec des baguettes 15 x 8 sur toute l'envergure.

Pour le longeron du volet de dérive, on pourra utiliser des baguettes 10 x 10.

Pour les efforts tranchants, les calculs définissent une épaisseur de 0.51 mm de CTP Okoumé fil vertical au point le plus sollicité. Le coffrage pourra donc être réalisé par souci de standardisation avec du CTP Okoumé de 15/10 et le fil dans le sens de l'envergure pour la partie fixe et la partie mobile.

Fuselage

Sur la grande majorité des avions légers en bois, la structure du fuselage repose sur 4 longerons assemblés à des cadres par des goussets.
L'ensemble est ensuite coffré totalement ou partiellement avec du contreplaqué.



Connaissant la masse du moteur et la charge moyenne sur l'empennage, on peut calculer les charges F1 et F2 sur les longerons du fuselage et en déduire les sections de baguettes qui vont bien.
Comme souvent, les formules utilisées donnent un résultat par excès donc pénalisant pour le poids.
Il est admis que la section des longerons doit être constante de la cloison pare-feux à l'attache arrière de l'aile, mais peut être dégraisive pour la partie arrière sans aller au delà de la moitié de la valeur calculée.




n = facteur de charge à la rupture , P = poids
w = charge moyenne sur l'empennage , Se = surface de l'empennage

La valeur la plus forte de F1 et F2 est retenue pour la calcul de la section des longerons.


Les lisses du fuselage utiliseront les traditionnelles baguettes 15 x 15, les calculs montrent cependant qu'une section de 15mm x 9 mm sera suffisante.
Les coffrages réalisés en CTP Okoumé de 15/10 assureront une solidité largement suffisante tout en permettant d'obtenir un état de surface correct.